Les flèches de l'Abbaye

 

Les flèches de Saint-Jean-des-Vignes que l'on peut apercevoir de loin sont les ruines d'un important monastère disparu à la Révolution.

L'abbaye fut fondée en 1076 à la charge d'Hugues de Château-Thierry pour se faire pardonner ses fautes. D’une longueur de 80 mètres environ, ce fut d’abord une église de style romane avant d’être remplacée au XIIIe siècle par un édifice de style gothique.

L’abbaye était un monastère renommé qui attirait les dons. Elle posséda bientôt un domaine important. La paix de cette époque permit au monastère de grandir et de prospérer.

Malheureusement, la guerre de Cent Ans nécessita la construction de remparts dont on peut encore apercevoir des vestiges.

François Ier y négocia le traité de paix qui mit fin à cette guerre.

Les deux tours et leurs flèches furent érigées en deux temps : 1488-1495 et 1516-1520. L'Abbaye fut enfin achevée, après trois siècles.

En 1567, malgré une nouvelle muraille, l’abbaye fut pillée par les Huguenots. Les religieux s'enfuirent par un vieil égoût (à l'origine de la légende des souterrains de Saint-Jean). Les actes de vandalisme durèrent six mois. Après cela, la restauration de l’abbaye ne prit fin qu'en 1585 et elle put reprendre son activité.

En 1792, en pleine Révolution, les religieux furent expulsés après avoir offert une de leur salle pour les assemblées du Tiers-Etat. C’est à cette époque que le dernier grand prieur Jean Leroy fut tué et élevé au rang des martyrs.

L’abbaye supporta durant ces années noires tous les saccages et destructions et il ne resta bientôt plus que les ruines actuelles. L’église vendue fut transformée en carrière (!) et ainsi disparut l’un des chefs d’œuvre de l’art gothique.

Aujourd’hui il ne reste plus que la façade (superbe et majestueuse), le réfectoire, le cellier, une partie du cloître et le logis abbatial.

"Il lui reste deux aiguilles magnifiques et le débris d'un cloître dont la destruction est à jamais déplorable. On est fâché d'être Français quand on voit ces profanations commises par des Français, sur des monuments français" a écrit Victor Hugo.

De nos jours, l’enceinte de l’abbaye accueille le Centre Départemental d’Archéologie. Le Centre d’études des peintures murales romaines est logé dans les anciens greniers à farine.

Enfin, l’arsenal abrite des expositions temporaires.

Ce descriptif de l’abbaye est loin d’être complet et je vous invite à vous y rendre pour découvrir une des merveilles qu’il nous reste du passé.

 
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